Choisir ce pour quoi l'on vit [P.F. Delacour]

C'était le lendemain de l'attaque du dragon. Angelina avait passé la nuit à l'infirmerie. Elle revenait au bureau de son mari, coupé hermétiquement par la magie de toute lumière, avant que l'aube ne se lève.

Asriel lui avait expliqué ce que Pierre avait voulu lui dire, à savoir que le Seigneur des Ténèbres attendait quelque chose d'elle, mais quoi, elle n'en savait rien de très précis, Pierre s'étant contenté d'évoquer un "rôle" quelconque et Asriel ne daignant pas lui en dire davantage...

Elle avait donc laissé le vampire à l'infirmerie, en lui donnant de quoi se retaper au plus vite (l'affaire d'une heure ou deux), et s'était rendue à son bureau, où on était sensé l'informer de ce qu'elle aurait à faire.

Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas été autant en proie au doute et à l'angoisse. Elle se sentait complètement perdue, comme enlevée d'une sorte de cocon où elle avait tenté de se reconstruire pour être brutalement relachée au milieu d'un désert.
Encore un... Mais cette fois-ci tout serait tellement différent d'avant.
Elle était revenue 20 ans en arrière, comme si rien de ce qu'elle prenait pour ses véritables raisons de vivre n'avaient jamais existé.



Elle entra dans le bureau, referma doucement la porte et fut plongée dans l'obscurité la plus totale.
Elle fit un geste leste de sa baguette, et toutes les bougies s'allumèrent...

Elle entra dans le bureau, referma doucement la porte et fut plongée dans l'obscurité la plus totale.
Elle fit un geste leste de sa baguette, et toutes les bougies s'allumèrent... découvrant Pierre assis sur le bureau du professeur

"Ha vous voila enfin, nous avons beaucoup de choses à nous dire ... Asriel vous a t-il fait part du projet du seigneur des ténèbres?"

Elle ne s'était pas attendue à ce qu'il soit déjà arrivé.
Dans un sursaut, elle porta la main à son coeur, vieux réflexe de son vivant.

- Vous auriez pu avoir la galanterie de vous annoncer, Delacour. Mais je suppose que les plus évidentes marques de sociabilité vous sont étrangères.

A part lécher les bottes de votre gourou, bien entendu.

Elle aurait voulu le dire à haute voix mais n'étant pas sous l'emprise de la legilimencie, elle s'abstint et garda cette pensée pour elle. Elle se fit même violence car elle savait maintenant qu'elle serait sans doute amenée à faire de même... Finalement Asriel avait raison, personne ne pouvait échapper au regard de Voldemort.
Ce qui n'empêcherait pas Angelina de nourir une haine contenue envers lui et la plupart de ses pantins.

Elle se tint droite, comme à son habitude, mais son visage et son regard avaient quelque chose de très dur, et froid comme l'acier, qui tranchait avec sa brûlante sensualité.

- Non, Asriel ne m'a rien dit de très concrêt. Il estime que c'est votre rôle puisque c'est vous qui vous êtes engagé à me faire l'annonce dudit projet. Si je n'avais pas autant de respect pour lui je n'en aurais rien fait et vous auriez toujours pu attendre.

Brusquement, sans préavis Pierre se leva et pointa sa baguette vers Angelina. Elle fut immédiatement projeter contre le mur, comme si une poigne invisible l'étranglait et la maintenait dans les airs

"Vous faites une erreur en croyant que je ne suis qu'un autre de ces "pantins". Tout comme vôtre mari je suis un des 7 Seigneurs, un des généraux de Vous-savez-qui si vous preferez."

Pierre s'approcha d'Angelina et lui murmura

"Je vais vous faire un confidence, comme vous vous nourrissez du sang et de la vie des autres, je me nourris de la magie. Vous me connaissez sous le nom de Delacour mais je suis plus connus sous le nom du "dévoreur" ou de "Seigneur de la Faim".
Mais ce ne sont que des mots et vous désirez surement des actes ..."

Pierre commença à laisser sa faim prendre le dessus,se soir il apprendrait à cette créature le respect dût à son rang. Angelina cria, la douleur était atroce, elle sentait sa magie s'échapper de son corps et être avaler par Pierre, comme si elle était aspirée dans les ténèbres.
Aussi vite que la douleur était apparut, elle partit

"Le Seigneurs des ténèbres a eu vent de vos mérites. Et il a decidé dans son immense bonté de vous accordez le titre de Seigneur de la Corruption. Montrez vous en digne ..."

Angelina s'effondra à terre, une main entourant sa gorge. Elle respirait avec difficulté et se sentait comme vidée de sa force, non seulement physique mais même psychologique. Elle eut l'impression d'avoir été attaquée par un Détraqueur, à cela près que Pierre était d'une brutalité et d'une puissance bien supérieures.
Elle se remit cependant assez vite et se releva dignement, comme si rien ne s'était passé. Elle était bien consciente que cela n'était possible que parce que Pierre n'avait cherché qu'à lui faire une démonstration de ses possibilités.

"Fais tout de même attention à toi", l'avait prévenue Asriel. Elle ne l'avait pas véritablement pris au sérieux, avait voulu tenir tête à celui qui s'avérait être un des généraux de Voldemort, et maintenant elle s'en mordait les doigts, car bien entendu cette malheureuse expérience des pouvoirs de Pierre l'avait fait paraître bien plus faible et vaniteuse qu'elle ne l'était en réalité. Désormais, elle ferait plus confiance à Asriel et se méfierait davantage, ne serait-ce que pour éviter ce genre d'humiliation.

C'est avec un sourire empreint d'une aversion certaine qu'elle lui répondit:

- Vous êtes décidément une parfaite ordure. Votre rôle de général de l'Armée Noire vous va comme un gant! Aussi veuillez pardonner la désinvolture dont j'ai fait preuve, au vu de votre courtoisie envers moi je ne pouvais avoir dans l'idée que vous êtiez un si haut dignitaire.

Jusque là elle l'avait toujours regardé franchement, comme une marque de respect, mais elle détourna les yeux dans une superbe indifférence pour aller s'asseoir au bureau. Là, elle fit apparaître un verre de sang frais sans se servir de sa baguette et but tranquillement, reprennant très vite le peu de forces que Pierre lui avait dérobées. Malgré elle, elle ne pouvait se départir de son attitude désinvolte.
Tout en buvant elle le fixait, jaugeant cet homme qui ne semblait douter de rien et considérer qu'il était indubitablement au dessus de tout, en dehors du Seigneur des Ténèbres lui-même.
Lorsqu'elle eut fini, elle déposa le verre sur le bureau élégamment, avec un sourire plus aimable (mais toujours aussi faux), comme si la situation était un dîner entre elle et le Seigneur Mangemort.

- Puisque nous n'avons aucun respect l'un pour l'autre, ayons-en au moins pour votre maître qui manifestement devient le mien par cette entrevue et évitons-lui d'avoir à m'expliquer mon rôle par lui-même.

Sans cesser de fixer Pierre, elle fit un léger geste de la main et le fauteuil faisant face au bureau s'écarta pour qu'il s'y installe.

"Je vous remercie. Bien, nous devons aviser de la suite des opérations, le Seigneur des Ténèbres n'a plus d'objectif immédiat pour cette école mais il tient à garder un oeil sur la directrice.
Asriel aurait dut être le seul en poste ici, mais maintenant que vous êtes découverte vous devez trouver une histoire plausible pour justifier vôtre arrivée...
De plus vous devez à tous prix effacer la mémoire des élèves qui nous auraient vu dans le parc lors de l'attaque de cette bête."

Pierre se demandait tout de même s'il n'avait pas dépasser les bornes avec Angelina, après tout elle était son égale maintenant.

Angenlina fixait toujours Pierre mais son expression n'était plus aussi ostensiblement haineuse. Elle réfléchissait à chacun des propos tenus par le Mangemort, pechée sur le bureau, le menton dans la paume d'une de ses mains.
Lorsrqu'il eut terminé, elle se redressa un peu, prenant conscience qu'il avait quand même une vue imprenable sur son décolleté malgré la totale indifférence qu'il devait accorder à ce genre de chose (du moins c'est ce qu'elle pensait).

- En effet, trois personnes à son service, s'il faut que nous soyons ses premiers délégués, cela fait beaucoup pour une seule cible. Mon petit mensonge est tout trouvé: Asriel comptait parler de moi à Madame Maxime, et me faire venir ici ensuite, le tout dans l'espoir presque certain que je sois engagée comme infirmière. Nous n'avons pas l'intention de cacher le fait que nous soyons mariés, et cela fait déjà une première justification de ma présence ici, j'exposerai les autres à la directrice et elle ne manquera pas de m'accorder la place que je veux avec un enthousiasme démesuré, soyez confiant.

Son sourire amusé dévoilà un instant ses canines étincelantes et démesurées.

- Pour ce qui est des élèves, je ne vois pas poyrquoi je me donnerais tant de mal. Ils étaient tous à bonne distance de nous au moment de notre petite conversation et je gage qu'aucun d'entre eux n'a eu l'esprit assez alerte, ni à ce moment là ni par la suite, pour se douter de quoi que ce soit. Inutile de vous rappeler qu'à plus forte raison, ils étaient tous regroupés à l'intérieur du château, sans exception, et ce par MES soins, et que j'y avais accordé la plus grande attention...
"Mise à part la jeune Marine, que vous avez délibérément provoquée, d'après ce que je sais (elle n'a pas parlé mais n'en avait pas non plus besoin), aucun élève ne pourrait nous soupçonner de quoi que ce soit, la directrice était sur un brancard après avoir reçu un sort malencontreusement jeté dans la mauvaise direction, vous m'expliquiez ce qui s'était passé, j'allais l'emmener à l'infirmerie. Lorsque nous sommes rentrés, les élèves étaient déjà repartis dans leurs maisons... Je ne vois donc pas où est le problème.

Elle parlait avec un naturel déconcertant pour la teneur de la conversation. Elle semblait avoir déjà endôssé son rôle de Seigneur. Son sourire, toujours présent, avait quelque chose d'étrange et d'insondable.

Pierre n'aimait guère le ton d'Angelina, il avait vu des sorciers plus talentueux aveuglé par leur confiance en eux

*La vanité précède la chute. pensa t-il*

"Bien Bien si vous avez la situation en main... Cependant je vous conseille de ne pas sous-estimer Maxime.
Mais à propos, vôtre mari doit-il nous rejoindre?"

Le fait que deux seigneurs soit marié amusait Pierre au plus haut point, il avait suffisament vécue pour savoir que l'amour n'était qu'un sentiment ephémère sourtout en présence du pouvoir

"Le pouvoir de l'amour est bien vite eclipsé par l'amour du pouvoir. murmura t-il"

Sans véritablement chercher à le faire, Angelina intercepta la pensée de Pierre au vol, et cela l'amusa plutôt.
Elle n'en fit pas cas et préféra rester sur la même conversation.

- Eh bien, a priori il ne devrait pas tarder. Ma seule compagnie vous inconforte-t-elle à ce point?

Elle n'eut pas le temps de répondre à la dernière phrase de son interlocuteur, qui pourtant la piquait au vif...

- Je vous serai gré, ma chère, d'éviter ce genre de ton envers notre confrère qui se donne tant de peine pour vous être agréable et vous mettre au parfum de ce qui vous attend...

Asriel, qui s'était infiltré sans même le plus infime bruit, marcha vers Angelina qui avait pris ses aises dans son fauteuil. Son regard était plutôt effrayat, il vibrait d'un feu d'outre-tombe qui n'avait proprement rien d'encourageant, même pour le plus téméraire de tous les êtres.

- Vous me verriez également ravi que vous m'expliquiez d'où venait ce hurlement de douleur que j'ai entendu il y a quelques minutes. Il m'a semblé qu'il était fils de votre voix, que je connais fort bien et reconnaîtrais entre mille.

Posté près de sa femme, face à Pierre, il dévisageait à présent celui-ci, le visage neutre. Ses yeux parlaient pour lui.

"L'exemple Asriel, l'exemple... répondit Pierre
Vous seriez surpris de voir les bienfaits d'une démonstration, même sur les plus puissants des êtres.
Mais vous n'avez pas besoin de ma permission pour vous asseoir vous savez... nous allions commencer à souper."

D'un coup de baguette des mets fins apparurent sur la table

Angelina parrut à la fois surprise et gênée, puis son expression devint presque bougonne et elle se leva du fauteuil, se plaçant à côté.
C'était à la fois une façon de ne pas agraver l'état manifestement exécrable des nerfs d'Asriel, mais aussi de paraître docile et parfaitement soumise à son mari devant Pierre, image qu'elle souhaitait entretenir, puisqu'il ne donnait pas cher de leur attachement. Attachement qu'il faudrait d'ailleurs, selon elle, encadrer de guillemets...

Alors qu'il aurait du s'asseoir à la place qu'Angelina lui avait cédée, Asriel resta fixe. Son regard se posa sur la nourriture alléchante, puis sur Pierre. Il avait une expression étrange, et éclata de rire. Un rire jaune.

- Eh bien, je vous en prie, prenez vos aises, et si je peux me le permettre, je vous souhaite un très bon appétit!

Il n'y avait pas de pire insulte que de proposer à un vampire de la nourriture terrestre, puisque lors de leur transformation ils perdaient toute sensation de goût, une des plus belles choses appartenant au monde des vivants... Il semblait évident que Pierre l'avait parfaitement fait exprès.

Asriel, cependant, fit apparaître une assiette en porcelaine fine, des couverts en argent et deux magnifiques verres de cristal devant son hôte, et prit place en face de lui, sans cesser de le regarder.

"Vous pouvez manger vous savez, c'est une propriété amusante de mes pouvoir, je peux insufler de la magie dans tout, vous n'aurez pas l'impression de goût à proprement parlé mais se sera tout de même une légère sensation."

Plus le repas avançait et plus Pierre sentait la rancoeur de Asriel à son égard pour avoir osé touché sa femme, il pensait devoir regler ce léger problème au plus vite.

"Nous sommes égaux maintenant tous les trois, il est inutile et dangereux pour nôtre avenir de nous détester pour des motifs aussi futils, le seigneur des ténèbres a horreur de la dissention."

Angelina, assise désormais sur un des accoudoirs du fauteuil d'Asriel, maintenait son attention sur les cheveux de celui-ci, qu'elle carressait, jouant parfois avec une mèche. Elle évitait avant toute chose de regarder de nouveau Pierre, car elle était certaine que cela ne ferait qu'acroître la jalousie de son mari. Ce dont elle se serait éperdument moquée s'il n'y avait pas de conséquences fâcheuses pour elle.

Elle se contentait d'écouter et d'observer, le temps que le vampire se calme (ce qui n'était en général pas chose aisée lorsqu'elle était l'objet d'un quelconque désaccord).

Asriel se servit un verre de sang, mais ne toucha pas à ce qu'avait fait apparaître son "collègue".
- Nous sommes certes égaux, et qui plus est vous et moi l'êtions déjà auparavant, mais à mon sens ce n'est pas une raison, et il n'y en a par ailleurs aucune, qui justifie une démonstration aussi inutile que gratuite de vos talents divers et variés -que, somme toute, je ne remets pas en cause... Ma femme n'est ni une enfant, ni une imbécile; de plus lorsque je dis "ma" femme, il n'y a pas d'autre sens à voir dans ce terme que celui de sa totale appartenace à MA personne. J'estime donc la nécessité de votre acte à peu près nulle.

Il but d'un trait et reposa son verre de façon un peu plus sèche que la normale. Son expression était toujours neutre.

- Ne voyez là aucune attaque personnelle, je souhaite simplement que les choses soient aussi claires qu'elles le puissent être. Et concernant la longévité de notre couple au sujet de laquelle je vous ai entendu émettre un commentaire, soyez certain qu'elle est de notre unique ressort et que nous avons beaucoup appris du passé à ce sujet.

"Si vôtre femme n'est ni une enfant, ni une imbécile pourquoi la protégé vous comme telle? rétorqua Pierre sur un ton amusé
Enfin peu importe de toute façons. Le seigneur des ténèbres m'a chargé de vous donner vôtre mission :
Vous devez faire profil bas, ne pas vous faire remarquer et saper discrètement l'autorité de nôtre chère Maxime... convertisez le plus de monde possible, provoquez des incidents, etc."

Pierre remarqua que Asriel ne mangeait pas, à sa guise, en tout cas lui ne se priverait pas

Angelina, un peu vexée que l'on parle d'elle à la troisième personne comme si elle n'était pas là, s'éclaircit la gorge.

- Le fait d'être ou pas adulte et raisonnable n'a rien à voir avec celui d'aimer être choyé...

Elle avait pris un ton et une petite moue capricieuse, mais reprit presque aussitôt son sérieux.

- Je suppose que c'est là mon rôle principal que de rallier les gens à notre noble cause. Mais de quel type d'incidents parlez-vous? Voulez-vous dire que nous devrons nous en prendre à la fois à la directrice mais à ses élèves?

"Ho rien de bien grave, juste de quoi rendre ridicule Maxime aux yeux du ministère, sans la faire renvoyer cependant. Vous pouvez également vous en prendre à des élèves pour la toucher plus directement.
Nôtre maître veut la briser avant de la finir, il veux qu'elle se traine à ses pieds en le suppliant pour qu'il épargne la vie des larves qu'elle élève et ensuite je pourrais me nourrir de sa magie..."

Pierre avait dit ces mots avec une rage et une hargne peu commune, il se délectait déja de ce moment. Ces yeux brillait d'une lueur folle

Angelina eut un frisson le long du dos à l'écoute des paroles de Pierre, mais loin de la répugner ou de l'effrayer cela eut pour effet de stimuler sa pensée d'une façon ou d'une autre et sur bien des choses...

- La finalité de tout cela vous est donc profitable. Et à vous seul si j'entends bien: on se doute bien qu'après avoir absorbé la magie essentielle de Maxime vous deviendrez un mage d'une puissance très certainement incontrôlable, et que cela peut amener n'importe qui à des excès malvenus. Si je puis me permettre...

Elle lui servit son sourire le plus charmeur, sa façon à elle (un peu étrange, certes) de répondre à la démence contenue de son interlocuteur.

"Croyez-vous que le Seigneur de ténèbres me laissera le surpasser? Non, bien sur que non. Quand il en aura fini avec elle, elle ne représentera plus rien. Ce sera comme absorbé une enfant.
Je recherche certes le pouvoir, mais je sais à qui va ma loyauté.
A propos j'ai cru remarquer, à l'infirmerie, que vous attachiez de l'importance à la vie des élèves. Vous devriez ne pas trop vous attacher à eux... "

Pierre s'était reprit maintenant, il dit ces derniers mots d'un ton calme et posé

Le sourire d'Angelina disparut aussitôt, elle se figea et son expression redevint dure.

- Je crois voir dans cette mise en garde un manque total de compréhesion, mon cher Delacour. On voit bien que vous et le mot "affect", ça fait deux. Tout le monde à un faible, aussi infîme soit-il. Le mien se porte vers ceux qui auraient l'âge d'être mes enfants.

Sa main, posée sur l'épaule d'Asriel, revint sur ses genoux à elle.

- Cela dit je vous suis reconnaissante de vous soucier de ma réussite à travers celle de notre mission à tous.

"Faites ce qui doit être fait, Lady Lovelace. N'hésitez pas, ne montrez aucune pitié.
Je peux sentir vôtre colère... utilisez la, elle vous rend plus forte, elle vous permet de vous détacher de vos sentiments puérils, elle efface vos faiblesse.

Pierre avait dit sur un ton froid et dur. Cependant il paru se radoussir et ajouta

"Le Seigneur des ténèbres ne se montrera probablement pas aussi clément et compréhensif que je le suis."

- A sa guise. S'il estime que je dois disparaître c'est que je n'aurais pas donné tout ce que je pouvais dans cette entreprise, donc que je n'aspirais pas réellement à son succès. Et si tel est le cas, puisque je n'ai pas le choix, puisque je ne puis me joindre à ceux que nous sommes sensés détruire, autant mourir en vous ayant causé un maximum de problèmes, n'est-ce pas? Il m'est d'avis que c'est le genre de procédure que suivrait un "partisant du bien".

En gros, elle n'était pas assez décidée pour trancher véritablement sur le point de vue qu'elle adopterait le plus sincèrement. Mais puisque Voldemort avait réussi à mettre la main sur elle, elle n'avait désormais plus que le choix d'obéir ou de mourir. Elle verrait bien. Mais ne mettrait pas des années à faire son propre choix.

Asriel savait pertinemment qu'Angelina n'omettrait pas de prendre en compte le sort de sa fille dans tout cela. Peut-être même irait-elle jusqu'à essayer de la faire admettre au sein même du cercle des serviteur du Seigneur des Ténèbres.

Sa fille était tout ce qui avait fait sa vie et tout ce qui en restait, il était donc évident qu'elle aurait une place déterminante dans sa conduite. Cela dit Asriel avait lui-même envisagé cette option: les meilleurs musiciens sont ceux dont l'oreille a été habituée le plus tôt. Le Seigneur des Ténèbres ne voudrait certainement pas s'encombrer de trop jeunes recrues, cependant, mais la fille d'Angelina avait déjà 17 ans, bientôt 18, et il y avait un autre "candidat", un peu plus âgé, que le vampire avait repéré à Paris il y a peu... Et qu'il était certain de trouver ici.