Eveil et retrouvailles

Mina courait à une vitesse hallucinante, elle volait presque. Elle volait dans un couloir sombre, les murs étaient noirs et il n'y avait qu'une seule issue. Elle avançait vers cette porte, s'en rapprochait à une vitesse folle, et lorsqu'elle la dépassa, elle se retrouva dans un labyrinthe, dont les murs étaient des hommes complètement habillés en noir, tous les mêmes, qui la fixaient et la suivaient du regard alors qu'elle marchait en suivant le seul chemin possible.

Elle arriva bientôt à un croisement, et sur sa gauche il y eut un bruit, le seul et unique bruit qu'elle eut entendu jusqu'à maintenant. Les géants des parois commencèrent à tous se signer en même temps comme s'ils n'étaient qu'un, le tout dans le silence le plus opaque, le regard toujours inquisiteur posé sur la jeune fille qui fut prise de panique.

Elle voulut donc courir en sens inverse, vers sa droite, mais plus elle voulait avancer plus elle se sentait clouée au sol, comme si elle avait perdu la sensibilité au niveau de ses jambes, et que celles-ci ne répondaient plus. En proie à l'effroi le plus total, elle entendit de nouveau le bruit, ou plutôt le cliquetis qu'ele avait entendu juste avant: c'étaient des pièces de monnaie qui s'entrechoquaient. Il venait de derrière elle, tout près.

Elle se retourna et vit, à quelques petits mètres, une silhouette toute voûtée enveloppée dans une cape, qui s'appuyait sur un bâton, mais ce n'était pas un bâton, c'était un os, et cet os était la prolongation du bras de la créature, qui leva la tête vers Mina, une tête toute déformée, inhumaine. Et cette chose l'appelait, et plus elle l'appelait plus Mina ses entait attirée par cette hideuse créature.

Lorsqu'elle fut assez près pour la toucher, Mina tenta de parler mais la chose hurla d'un million de voix, soutenue par tous les murs-hommes, une atroce plainte à glacer le sang, glaçante comme la mort. Un flash vert l'éblouit...




... et Mina se réveilla en hurlant, haletante, dans la chambre atenante au bureau d'Asriel.

[Oui en fait j'vais prendre le même compte pour mes deux persos parce que sinon ça va être galère >_<]

Angelina, qui était restée près de sa fille depuis qu'Asriel l'avait ramenée, sursauta et étouffa elle-même un cri au réveil de sa fille.

Elle la prit dans ses bras, soulagée que le coma ne dure pas plus longtemps.

- Mina! Mina ma chérie, c'est moi, tout va bien...

La jeune fille regarda sa mère, ahurie.

- ... Maman...?

- Oui je suis là ma puce. Ne t'inquiète pas.

Elle se recula, lui sourit.
Mina ne se départit pas de son air complètement... ahuri.

- Mais maman... Mais qu'est-ce que tu fais là?!

- Eh bien je... Je suis restée près de toi en attendant que tu reprenne tes esprits.

- Mais maman tu étais à Ste Mangouste!!

La discution prenait un tour fâcheux. Angelina aurait dû s'en douter, sa fille était plus logique qu'elle, enfin dans la mesure où il était extrêmement difficile de se remettre aussi rapidement d'un choc aussi puissant qu'une stupéfixion de la main d'Asriel.
Elle dut inventer quelque chose de façon expresse, et dit la première chose qui lui vint à l'esprit.

- Euh, oui, mais les médecins ont jugé que j'étais remise, je me suis reposé quelques semaines et j'ai finalement pu retrouver un travail. Tout va bien, rassure-toi.

Malgré la confusion qui régnait autant dans son esprit que dans celui de sa fille, elle réussit à lui sourire avec sincérité et tendresse.
C'était la première fois qu'elle lui reparlait depuis la dernière visite de sa fille à l'hôpital. Elle éprouvait une joie immense mais ne pouvait l'exprimer maintenant sous peine de paraître aussi folle qu'elle l'était avant de sortir.

L'explication donnée par Angelina ne satisfit pas pour autant Mina. La jeune fille resta muette, à la fois surprise et incrédule.

Mais c'est... Attends, la dernière fois que je l'ai vue, ça remonte à un mois, elle était rachitique et complètement hystérique... Et là elle me dit qu'elle a retrouvé un emploi, qu'elle est donc au mieux de sa forme mentale, et elle est aussi belle qu'avant la mort de papa? Non, non non y a un souci là quand même...

- ... Argh!

La jeune fille plaqua brusquement ses deux mains sur les côtés de sa tête. Sa mère réagit derechef.

- Qu'est-ce qu'il y a?

- Ca brûle...!!

Ayant mieux prévu les effets secondaires que la tournure du dialogue, Angelina versa dans un verre un fond de préparation bleue, qu'elle dilua dans beaucoup d'eau, et tendit la solution à sa fille.

- Tiens, bois ça... C'est normal que tu aies mal à la tête. Tu demandes trop à ton cerveau, après ce qui s'est passé...

Ce qui s'est passé...

- Hein? Eh mais, qu'est-ce qui s'est passé au fait? Et où est-ce que j'suis, là?!

- Calme-toi, ma puce, calme-toi. Tu es dans le bureau du professeur de charisme.

La jeune fille jeta un regard dubitatif à la chambre, chaude et richement décorée, avec un grand lit très douillet.

- C'est ça son breau? oO

- ^^ Pas exactement, tu es plutôt dans sa chambre.

- Quoi?! Mais pourquoi??

- Chérie, tu as été témoin d'une attaque dans un magasin à Douce Promenade, tu te souviens?

Le nom du village fit revenir certaines images à l'esprit de la jeune fille.

- ... Le... O-oui...

- Bien. Là-bas tu as rencontré ton professeur, tu as discuté avec lui, et il y a eu une attaque.

- Oui.

- Dans la cohue, tu as été touchée par un sort de stupéfixion. Il t'a rattrapée et t'a sortie du magasin pour te ramener ici.

- Il m'a...

Elle se souvenait d'un flash vert, comme dans son cauchemar, de sorts lancés depuis l'entrée... Du monde qui tournait autour d'elle... D'une forte pression sur son bras et puis... Plus rien.
Si personne ne l'avait tirée de là, elle n'en serait probablement pas sortie.

- Il... Il m'a sortie de...

Angelina la regardait avec tendresse.
Elle fronça les sourcils.

- Pourquoi ne m'a-t-on pas conduite à l'infirmerie, plutôt?

- Parce que l'infirmière c'est moi, et qu'au moment où il est arrivée avec ma fille chérie dans les bras, je n'étais pas à l'infirmerie.

- L'infirmière, c'est...? ... T'étais où?

- J'étais ici. Dans le bureau.

- ... Tu... Hein?... J'comprends rien, maman, explique-moi...

En fait elle avait surtout peur de comprendre.

Asriel était assis dans un fauteuil, dans le bureau, et écoutait la conversation, que son ouïe n'avait aucune difficulté à percevoir malgré la cloison de pierre et l'épaisse porte de bois qui rendaient la pièce insonorisée (normalement).

Il était important qu'il reste au courant de ce que se disaient sa femme et la jeune fille, sans quoi il manquerait peut-être une occasion opportune de se montrer pour que Mina soit mise au courant de tout, ou au contraire peut-être entrerait-il au mauvais moment, créant la confusion et le rejet chez celle qui devait devenir une apprentie magicienne noire.

D'ailleurs, Angelina lui ferait certainement parvenir des messages subliminaux ou un signal l'invitant à entrer. Et la conversation lui donnerait de plus amples informations au sujet de Mina, de sa psychologie, son mode de pensée. Il était donc indspensable de rester à l'écoute.